- étiqueter
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• 1549 ; de étiquette1 ♦ Marquer d'une étiquette qui désigne, distingue. Étiqueter des marchandises, des papiers. — P. p. adj. Des bocaux étiquetés.2 ♦ Fig. Classer (qqn) d'après son origine, son comportement. « ça l'amuse de m'étiqueter comme si j'étais une chose » (Sartre).♢ Ranger sous l'étiquette d'un parti, d'une école. ⇒ dénommer, noter. On l'étiquette comme anarchiste. Absolt Après son intervention, on l'a aussitôt étiqueté. ⇒ cataloguer, classer.étiqueterv. tr.d1./d Mettre une, des étiquettes sur. étiqueter des paquets.d2./d Fig. Ranger (qqn) sous une étiquette, considérer (qqn) de façon arbitraire. On l'a étiqueté comme fantaisiste.⇒ÉTIQUETER, verbe trans.A.— Fixer une étiquette en l'attachant avec une ficelle ou en la collant. Étiqueter un flacon. L'apothicaire (...) passait seul de longues heures à étiqueter, à transvaser, à reficeler (FLAUB., Mme Bovary, t. 2, 1857, p. 93).B.— Au fig. Caractériser quelqu'un, quelque chose d'un mot, comme par une étiquette. Une impression que j'étiquette du terme de beauté (BOURGET, Essais psychol., 1883, p. 177). Il ne me connaît pas du tout, mais ça l'amuse de m'étiqueter comme si j'étais une chose (SARTRE, Âge de raison, 1945, p. 98) :• — Quel dommage qu'un homme d'une si large intelligence (...) ait consenti à se laisser classer, étiqueter, enfermer dans des titres et dans des Académies!ZOLA, Paris, t. 1, 1897, p. 193.— Expr. Être étiqueté comme... Être rangé sous l'étiquette d'une école, d'un parti, etc. Être étiqueté comme intégriste, gauchiste. Decamps se plaignait amèrement d'être étiqueté par certains critiques comme peintre de turqueries et de singeries (RÉAU, Art romant., 1930, p. 145).— Emploi pronom. à sens passif. Se nommer, se définir. Entre Monique et moi, règne ou va régner un état de grâce qui ne peut s'étiqueter (H. BAZIN, Mort pt cheval, 1949, p. 208).♦ À valeur réfl. Dès la quarantaine, il [Coppée] s'étiqueta vieux, malgré la jeunesse de son rire (L. DAUDET, Fant. et viv., 1914, p. 100).Prononc. et Orth. :[etikte], (j')étiquette [
]. Ds Ac. 1694-1932. Conjug. [
] instable du rad. se change en [
] en syll. fermée. Le timbre ouvert s'écrit è : étiquète pour Ac. jusqu'à l'éd. de 1878, pour LITTRÉ, qui relève cependant l'incohérence d'écrire d'une part étiquète, dans le verbe, d'autre part étiquette dans le subst., pour BESCH. Conjug. 1961, pour Gramm. Ac. 1932. Mais Ac. 1932 aligne l'orth. de la forme conjuguée sur celle du subst.; c'est ce que font les dict. mod. comme ROB. ou Lar. encyclop. Étymol. et Hist. 1549 (EST. : Étiqueter les sacs d'ung procez). Dénominatif de étiquette; dés. -er. Fréq. abs. littér. :120.
DÉR. Étiquetage, subst. masc. Action d'étiqueter. L'étiquetage des plantes, des bouteilles. Légalement, l'étiquetage est obligatoire en France (Public. 1976). — []. Ds Ac. 1932. — 1re attest. 1850 (DORVAULT, L'Officine, 794 ds QUEM. DDL t. 12); du rad. de étiqueter, suff. -age. — Fréq. abs. littér. : 3.
étiqueter [etikte] v. tr. [CONJUG. jeter.]ÉTYM. 1549; de étiquette.❖1 Marquer d'une étiquette qui désigne, distingue. || Étiqueter des marchandises, des papiers. ⇒ Cataloguer, classer, ranger. — Au p. p. || Cartons (cit. 3) étiquetés. || Bocaux étiquetés.1 (L'Escurial) où les rois sont ensevelis dans des tombeaux pareils, disposés en échelons, de sorte que toute cette poussière est étiquetée et rangée en ordre comme les curiosités d'un muséum.♦ (1870). Fig. Désigner (qqn, qqch.) d'un seul terme.2 (…) un individu semblable à tant d'autres, dans une classe d'amoureuses étiquetées.A. Maurois, Climats, II, XX.3 (…) ça l'amuse de m'étiqueter comme si j'étais une chose.Sartre, l'Âge de raison, p. 99.2 (1932). Fig. Ranger sous l'étiquette d'un parti, d'une école. ⇒ Dénommer, indiquer, noter. || Étiqueter qqn comme anarchiste. Absolt. || Après son intervention, on l'a aussitôt étiqueté. ⇒ Cataloguer, classer. — Pron. (réfl.). || S'étiqueter (et adj.) : se définir comme. || S'étiqueter anticonformiste. || Il est difficile de prendre position sans risquer de s'étiqueter.❖DÉR. Étiquetage.
Encyclopédie Universelle. 2012.